Oasis Bruxelles dispute ce vendredi soir son huitième de finale de Coupe face à Dour. Un long déplacement pour des Bruxellois qui veulent jouer crânement leur chance face à la formation de D1. Mais pour le club, les résultats ne sont pas la priorité.
Lorsqu’on lui demande si ses joueurs sont prêts pour un nouvel exploit, la réponse d’Ayoub Chairi, coach d’APS Oasis Bruxelles, fuie : « Ils sont prêts mais à une condition : rester modeste ».
Difficile pourtant pour le club de D3 de ne pas planer après le succès face au Lait (ndlr : 1-7 au Palais du Midi) lors du dernier match de Coupe. Mais pour le tacticien bruxellois, ses jeunes doivent surtout jouer leur jeu sans penser à l’enjeu. « S’ils restent concentrés, qu’ils y mettent la manière et qu’ils respectent les consignes de coaching, ça devrait aller », estime-t-il. « Cependant, de nombreux détails vont compter. Nous n’avons rien à perdre mais nos jeunes pourraient être perturbés par la situation avec le public, les cartes, la pression, le fait qu’il y ait deux arbitres… Nous jouons aussi face à une formation qui a été championne en D2. Cependant, même si nous sommes le Petit Poucet, nous évoluerons pour gagner. C’est une belle aventure que nous vivons et elle peut s’arrêter vendredi comme elle peut continuer. »
D’autant qu’entre Oasis Bruxelles et la Coupe de Belgique, c’est une belle histoire d’amour. Bien sûr, l’équipe actuelle n’a plus grand-chose à voir avec celle qui avait remporté le trophée en 2004 et terminé vice-championne en 2002 et 2005. Mais la compétition reste une magnifique vitrine dont le club compte bien profiter pour mettre en valeur son projet. « Nous travaillons de manière locale avec 950/0 de personnes qui viennent de Saint-Josse. Nous sommes aussi partenaires de la fédération et nous nous occupons de formations en partenariat depuis deux ans », explique le Tl et co-fondateur du club. « Tous nos jeunes disposent d’ailleurs d’un brevet de coaching délivré par l’ADEPS ou une autre entité. C’est la relève dans notre club et nous formons une grande famille. Nous formons tous nos jeunes à partir de 16 ans pour devenir coach. C’est une autre casquette pour eux et cela les responsabilise. D’habitude, tu viens jouer au futsal dans ton club, tu gagnes ou tu perds et tu t’en vas. Ici, nos joueurs doivent être des exemples sur le terrain et en dehors car ils sont engagés avec nos jeunes. Bien sûr, on s’amuse mais on bosse aussi. D’autant que nos jeunes peuvent aussi se faire un peu d’argent de poche grâce à cela. C’est valorisant pour eux et pour nous et cela permet de les responsabiliser. Ainsi, ils sont acteurs du club dès leur plus jeune âge. Aujourd’hui, ce sont des gamins mais demain, ce seront des entraîneurs. »
Un beau projet que le club porte à présent en D3 depuis cette année. Une division dans laquelle les Bruxellois se sont déjà bien acclimatés puisqu’ils occupent la 4′ place du classement à égalité de point avec trois autres équipes. Mais les résultats ne sont pas la priorité de la formation basée à Saint Josse. « Nous sommes dans une année de transition mais nous jouons tout de même la tête », se réjouit Chairi. « Et quand on voit l’écart avec les autres équipes, il y a du suspense ! Mais c’est toujours le volet social qui prime. Les résultats sont la cerise sur le gâteau. Mais quand on demande aux autres équipes de D3 quelle est la plus belle équipe de la Division, ils diront que c’est Oasis. C’est une question de jeu et de projet. »
Un projet que partagent de plus en plus de clubs bruxellois qui apportent un sens supplémentaire au football en salle. Et grâce à cela, tout le monde est gagnant.
ARMAND EGGERMONT